L'agrément, de Laure Mezarigue
Malgré certains côtés
dramatiques, (pathologies comportementales dont sont atteints les personnages, approche
douloureuse du suicide), le roman est pétillant de joie de vivre et plein d’un humour
irrésistible. On approche d’abord l’actrice principale de cette histoire, pour progressivement,
découvrir les événements douloureux de sa vie, et les profonds traumatismes qui
en découlent, passant ainsi, de l’extérieur à l’intérieur, du masque, à la
réalité de l’être. Inspectrice du travail, Lydia, elle-même bipolaire, va suivre des candidats à l’agrément qui devront faire face à l’essence même de leurs troubles pour
l’obtenir. Elle se verra alors, elle aussi, confrontée à ses propres douleurs,
à chaque plongeon dans un passé chaotique qu’accompagne la musique classique,
comme une manifestation de ses états d’âme. Au-delà de l’intrigue, l’extrême
sensibilité des personnes atteintes de troubles psychiques est abordée de façon
très efficace, car elle exclut le jugement si destructeur. Le dépassement de
soi passe par le pire combat, c'est-à-dire celui que nous livrons à nous-mêmes.
La lecture de cet ouvrage positif est agréable, mais sachons nous arrêter à la
profondeur du propos.